Réflexions sur les tremblements de terre, abandons et identité à travers quelques études de cas en Irpinia,

Les villes fantômes, avec leurs bâtiments encore debout mais privés de la vie de leurs habitants, sont présentes dans le monde entier. Bien que peu nombreuses, certaines sont devenues des sites archéologiques et ont une grande valeur culturelle ; d'autres, ressemblant à des crèches miniatures, souvent situées dans des endroits difficiles d'accès, sont tout aussi évocatrices et fascinantes ; d'autres encore sont devenues des décors de films célèbres. Dans la province d'Avellino, unie par un destin identique, suite aux événements sismiques cycliques de 1930, 1962 et 1980, ces établissements ont été remplacés par de nouveaux établissements reconstruits à partir de zéro à quelques kilomètres des noyaux d'origine et, par conséquent, laissés seuls dans la compagnie de l'abandon. L'essai met l'accent sur quelques lieux paradigmatiques de la reconstruction post-séisme en Irpinia, au point de porter le titre triste mais évocateur de ville fantôme: Aquilonia-Carbonara (dépeuplée et reconstruite à 2 kilomètres du centre ancien après le tremblement de terre du 23 juillet 1930), Melito Irpino (dépeuplée et reconstruite à 3 kilomètres après le tremblement de terre du 21 août 1962), Bisaccia et Conza della Campania (dépeuplées et reconstruites respectivement à 3 et 4 kilomètres après le tremblement de terre du 23 novembre 1980).